Pourquoi j’ai ouvert une microbrasserie ? – Episode 1

Les questions qui reviennent toujours

À chaque nouvelle session de formation chez BrewSociety.fr, les élèves me posent les mêmes questions :

  • « Pourquoi avoir ouvert une microbrasserie ? »
  • « Comment as-tu fait pour te lancer ? »

Plutôt que d’y répondre en quelques phrases, j’ai décidé de raconter cette aventure en plusieurs épisodes. Car ouvrir une microbrasserie a été la plus belle, la plus intense et la plus redoutable aventure de ma vie professionnelle.

Un parcours chaotique avant la révélation

Avant d’en arriver là, mon chemin professionnel fut… compliqué.

  • Des postes que je quittais rapidement
  • Aucune satisfaction dans les missions confiées
  • Des relations hiérarchiques frustrantes
  • Des cultures d’entreprises dans lesquelles je ne trouvais pas ma place

Pendant que mes camarades construisaient leur carrière, je tournais en rond. Et entre chaque expérience, retour à Pôle Emploi. Un cercle déprimant.

Le déclic : un simple cadeau

Puis un jour, les astres se sont alignés : on m’offrit un kit de brassage à domicile.

Résultat :

  • du malt partout
  • des casseroles dans tous les sens
  • un bazar monumental

Mais moi, je me sentais déjà le Walter White de la bière.

Deux brassins plus tard, je goûtais ma création : imbuvable et infectée. Pourtant, j’étais déjà accro : j’avais entrevu la magie créative du brassage.

Ma première formation (juillet 2016)

Je m’inscris à une semaine de formation (dans un centre aujourd’hui disparu).

  • Des participants venus de Belgique et de Suisse
  • Une ambiance passionnée
  • Beaucoup d’apprentissages, mais aussi quelques lacunes

Cette expérience m’a marqué. C’est d’ailleurs elle qui nous a inspirés plus tard à créer notre propre programme de formation, avec une approche 100 % opérationnelle.

Je repars de là avec deux certitudes :

  1. Le brassage est un processus extraordinaire qui demande rigueur et créativité
  2. La formation en France doit aller plus loin

Le premier projet… puis la vraie révélation

À ce stade, je n’avais pas encore l’idée d’ouvrir une microbrasserie. Mon projet initial : améliorer les kits de brassage à domicile. Validé même par Normandie Incubation.

Mais plus je travaillais dessus, plus je réalisais que ce n’était pas ce que je voulais vraiment.

👉 Ce que je voulais, c’était ouvrir ma propre microbrasserie.

Pourquoi ? Parce qu’elle combinait enfin tout ce que je cherchais :

  • un métier à la fois manuel et intellectuel
  • le plaisir d’être un peu savant-fou
  • la satisfaction de produire quelque chose de concret et porteur de sens

Le premier mur : financer l’équipement

Vient alors l’épreuve du labyrinthe des fournisseurs :

  • des constructeurs européens hors de prix
  • des offres chinoises peu fiables
  • des devis qui varient du simple au triple

Finalement, je trouve mon équipementier. Son devis ? 70 000 €.

Le banquier fou (merci Benoît !)

En parallèle, je monte mon Business Plan et mon prévisionnel financier — le Graal des banquiers.

Mon banquier, Benoît, accepte de me recevoir. Dès le premier rendez-vous, il me dit :
« Votre prêt est validé. Dans 15 jours, vous avez les fonds. »

Je n’y crois pas.
« Mais… validé, validé ? »
« Oui. C’est acté. »

Euphorie. Puis vertige.

Le moment de vérité : signer

Pendant trois jours, je reste bloqué devant ce devis de 70 000 €.

  • Je commence à signer
  • J’arrête
  • Je reprends
  • Je repose le stylo

Signer, c’est se faire confiance. Douter, puis à nouveau se faire confiance.

Finalement, je signe. Et j’envoie tout de suite le devis pour ne plus revenir en arrière.

Le compte à rebours est lancé

À partir de là, tout s’enchaîne :

  • aménagement du local
  • démarches douanières
  • mise en place technique

L’aventure démarre vraiment ici.

A suivre.

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